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ART et RESONANCES
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7 avril 2016

COMPOSITION ARTISTIQUE

 

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LA COMPOSITION en tant qu’œuvre artistique

 

Par TAN NGUYEN texte et tableau, tous droits réservés, novembre 2015

 

Devant un tableau de peinture classique, l’œil parcourt l’œuvre, le premier plan, les autres plans, l’œil voyage, il est réceptif à l’art au delà de l’œuvre.

Qu’en est-il en art contemporain quand l’œuvre se fait évanescente ou déborde du cadre du musée ou du site ?

Quels sont les paramètres de la composition, quelle est sa définition ?

 

L’art contemporain ne se réfère pas à l’imitation du réel, qui est, de fait, inimitable et inconnaissable. Du coup, il élargit l’éventail de la composition qui peut inclure  17 points, ainsi que le disait Theo van Doesburg dans sa conférence sur l’architecture à Madrid en 1930 : la forme, les éléments, l’économie, la fonction, l’informe, etc. (voir ci-dessous).

Von Doesburg introduit la dimension de l’improvisation créatrice comme dimension de la composition.

 

Philippe Sers dans La révolution des avant-gardes, (p.160, 2012, Ed.Hazan), définit ainsi la composition : « dans tous les cas, la composition se présente bien comme une organisation dynamique en fonction du sens. Elle suppose une diversité d’origine des éléments et elle opère leur réunion en une totalité organique qui est l’œuvre, par ces différents cheminements. Dire que l’œuvre est une totalité organique, cela implique que, à travers l’œuvre, le monde est rendu lisible à la fois dans son sens et dans son ordre. »

 

Il distingue 6 principes de composition :

-       «l’économie» du matériau. On pense à Giuseppe Penone et à ses arbres, à Lee Ufan, à ses blocs de pierre et ses plaques de métal.

-       L ‘usage de la consonance et des dissonances. Kandinsky, Albers ont médité sur la question.

-       La confrontation des contenus par opposition ou complémentarité   qui donne une dynamique au mouvement.

-       Les altérations du processus créatif dues au hasard. En fait, le hasard fait partie du processus.

-       Les enchaînements formels. Ainsi, les carrés mouvants de Gerhard Richter dans le film Rythme 21.

-       L’auto-déploiement de l’œuvre due au hasard.

 

Daniel Buren ajouterait le lieu :

« Il n’y a pas une œuvre dite « sculpture » ou « travail » qui serait indépendante de son espace d’accueil, et qu’on pourrait distinguer du reste. Il y a au contraire un ensemble hétérogène composé de centaine d’éléments du plus infime au plus impressionnant, du plus personnel au plus anonyme, et dont l’ensemble et la mixité forment finalement ce qui s’appelle l’œuvre.

Rien de ce qui forme cette dernière n’est donc autonome, cette dernière ne peut se lire isolément. » (p.695, opus cité).

 

L’œuvre devient un cosmos en soi. Comment appréhender le sens global ?

Par le rythme, répond Hans Richter. Il raconte l’anecdote suivante. En 1937, il y a une projection de son film Rythme 21 dans un théâtre à Paris.  Une fille dans la salle, se met à rire comme une folle. A la fin, il va poser la question à la fille. Ce n’est pas un film gai, qu’est-ce qui y a de si rigolo ? La fille continue de rire et chuchote à son amant qui rit aussi. L’amant explique ce que la fille a dit : « c’est comme l’amour, ce n’est que le mouvement ».

 

L’œuvre transmet le rythme vital, l’interrelation qui existe dans le cosmos entre toutes les parties du cosmos.

Richter dit aussi : « le rythme d’une œuvre est l’équivalent de l’idée d’ensemble. Le rythme est la chose qui donne forme aux idées, ce qui court à travers l’ensemble : le sens, le principe, duquel toute œuvre individuelle reçoit d’abord sa signification. Le rythme n’est pas une succession, définie, régulière, dans le temps ou dans l’espace, mais l’unité qui relie toutes les parties en un tout » (H.Richter, dans Little Review, New York, 1926, p.21).

 

Théories de Theo van Doesburg résumées en 17 points:

Lors d'une conférence prononcée à Madrid en 1930, Van Doesburg donna quelques principes fondamentaux de l'architecture néo-plastique (les 17 points ne sont malheureusement pas complets):

1.La forme

L'architecture moderne, au lieu de sortir d'une forme a priori, pose pour chaque objet de nouveau le problème de la construction. La forme est a posteriori.

2.Les éléments

La nouvelle architecture est élémentaire, c'est à dire qu'elle se développe en partant des éléments de la bâtisse: lumière, fonction, matériaux, volume, temps, espace, couleur. Ces éléments sont en même temps des éléments créateurs.

3.L'économie

La nouvelle architecture est économique, c'est à dire qu'elle utilise les moyens élémentaires les plus essentiels sans gaspillage de moyens ou de matériaux.

4.La fonction

La nouvelle architecture est fonctionnelle, c'est à dire qu'elle est fondée sur la synthèse des exigences pratiques. L'architecture les détermine dans un plan clair et lisible.

5.L'informe

La nouvelle architecture ne connaît pas un schéma a priori ni un moule où elle verserait les espaces fonctionnels.

6.Le monumental

La nouvelle architecture, au lieu d'être monumentale, est plutôt une architecture de transformation, de légèreté et de transparence.

7.Le trou

La nouvelle architecture ne connaît aucune partie passive: elle a vaincu le trou. La fenêtre n'est plus un trou dans le mur. La fenêtre a une importance active par rapport à la position de la surface plaine du mur.

8.Le plan

La nouvelle architecture a percé le pur, de sorte qu'elle supprime la dualité entre l'intérieur et l'extérieur. Les murs ne soutiennent plus, ils sont devenus des points d'appui. Il en résulte un nouveau plan, un plan ouvert; les espaces de l'intérieur et de l'extérieur se pénètrent.|

9.La subdivision

10.Le temps

La nouvelle architecture ne compte pas seulement avec l'espace mais aussi avec le temps comme valeur d'architecture.

12.Aspect statique

La nouvelle architecture est anti-cubique, c'est à dire que les différents espaces ne sont pas comprimés dans un cube fermé.

13.Symétrie et répétition

Au lieu de la symétrie, la nouvelle architecture propose: le rapport équilibré des parties inégales. La nouvelle architecture ne distingue pas le "devant" (façade), du "derrière", le "droit" du "gauche" et si possible même l'"en haut" de "en-bas".

15.La couleur

C'est un des moyens élémentaires de rendre visible l'harmonie des rapports architecturaux.

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